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« L’arbre en ville doit être partie prenante d’un socio-écosystème dont il convient d’assurer l’intégrité et la vitalité »

Quand la ville suffoque, tant du fait de l’élévation des températures que de la pollution de l’air, les espaces boisés urbains apparaissent comme des havres de bien-être. La présence d’arbres en ville a effectivement pour conséquence de diminuer la température, notamment lors des chaleurs d’été, et les scientifiques ont mis en évidence l’effet positif de ces espaces boisés sur la pollution de l’air, par exemple en piégeant les particules fines. En outre, la végétalisation favorise le stockage de l’eau dans le sol, accroît la biodiversité et, d’une façon générale, améliore la santé physique et psychique des citadins.
Ces services rendus aux villes par les espaces boisés sont désormais reconnus, et incitent celles-ci à concevoir des stratégies prévoyant d’ambitieux programmes de plantation : 10 000 à 30 000 arbres à Rennes et Strasbourg, mais jusqu’à 170 000 à Paris, 200 000 à Marseille ou 300 000 à Lyon, voire 1 million pour Bordeaux Métropole ! Le président de la République, quant à lui, parle de 1 milliard d’arbres à planter. Et cette surenchère risque d’augmenter à l’approche des élections.
A priori, on ne peut que se féliciter de cet engouement pour le développement d’une nature qui devrait rendre la ville plus vivable. L’enjeu cependant n’est pas uniquement de planter beaucoup d’arbres, mais aussi et surtout d’assurer la résilience de ces plantations à long terme. Plusieurs sujets doivent particulièrement être pris en compte pour assurer la bonne fonctionnalité des espaces boisés urbains.
La première question concerne le choix d’essences capables non seulement d’affronter le contexte urbain, mais désormais aussi les effets du changement climatique. En effet, les essences traditionnellement implantées en ville (platane, marronnier, tilleul) ne seront probablement pas en mesure de résister aux stress du futur : une étude récente estime que, d’ici à 2050, 71 % des arbres seront en situation de risque dans les grandes villes.
En deuxième lieu, il faut mieux raisonner la composition des plantations. Arrêtons de planter des alignements monospécifiques d’arbres qui sont en réalité plus vulnérables aux aléas climatiques et sanitaires. Pour nombre de scientifiques et de gestionnaires, augmenter la diversité des essences est le meilleur moyen d’éviter la propagation des maladies, de restaurer la biodiversité et d’embellir le paysage urbain. La ville vivable devient alors une ville durable.
Le troisième point d’attention est celui des méthodes de plantation. D’une part, le contexte urbain impose de planter des arbres déjà grands, à densité finale, pour assurer rapidement leurs fonctionnalités écologiques et sociales.
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